Rapport d’impact 2021 Rester connectés dans un monde en pleine évolution
Avant-propos de notre
président et directeur général
Message vidéo du président et directeur général Andrew Sullivan présentant le Rapport d’Impact 2021 de l’Internet Society.
“Il ne subsiste plus le moindre doute sur l’importance d’un Internet ouvert, mondialement connecté, sécurisé et digne de confiance.”
Andrew Sullivan Président et directeur général de l’Internet Society
Les modes d’utilisation d’Internet dans le monde entier ont évolué de manière radicale.
Internet est désormais un aspect essentiel de la vie de beaucoup d’entre nous, et nous l’utilisons sans vraiment nous soucier de son fonctionnement ni du travail que cela nécessite.
Notre propre stabilité dépend de sa stabilité, et permet à des millions d’individus de partout dans le monde d’alterner sans difficulté entre leur vie virtuelle et leur vie réelle.
Et pourtant, des milliards de personnes doivent également surmonter des défis similaires sans disposer pour autant d’un accès fiable et sécurisé à Internet.
Comment pouvons-nous nous assurer que chacun soit en mesure de satisfaire ces besoins essentiels : la santé, le travail, et les interactions sociales ? Et qui est là pour défendre les communautés qui se trouvent du mauvais côté de la fracture numérique ?
En 2021, animés d’un sentiment d’urgence, nous avons créé un programme pour répondre à ces questions. Ce programme, conçu avec l’aide de notre communauté mondiale, nous a permis de définir comment nous pouvions développer et renforcer Internet pour les générations à venir : un Internet ouvert, mondialement connecté, sécurisé et digne de confiance. Ce rapport d’impact nous permet de vous montrer que nous avons su garder le cap.
Le monde ne cesse d’évoluer.
Nous ne pouvons plus laisser personne de côté.
Développer Internet
Il subsiste encore un nombre troublant d’exemples du déséquilibre numérique. Dans le monde, environ trois milliards de personnes ne sont pas connectées, et les habitants des pays en développement ou des pays les moins avancés ont bien plus de risque de ne pas être connectés que les habitants des pays développés. Ce déséquilibre est également plus marqué entre les zones rurales et urbaines, notamment lorsque l’on introduit des critères comme le niveau de revenu, le genre, l’origine ethnique et le handicap.
Dans des zones où l’accès est possible, des infrastructures locales inadaptées peuvent rendre Internet suffisamment lent et coûteux pour le rendre inaccessible à certains, tandis que les coupures d’Internet peuvent déstabiliser son accès pour des pays tout entiers.
En 2021, nous avons travaillé dans le monde entier sur ces fractures croissantes, grâce à des initiatives menées par les communautés et des actions de sensibilisation.
En étroite collaboration avec des intervenants locaux, nous avons construit et étendu 33 réseaux communautaires, donnant ainsi les moyens de créer leurs propres connexions à Internet à des communautés en Afrique, en Asie, dans les Caraïbes, en Europe et en Amérique du Nord et du Sud.
Dans le but d’aider les communautés à développer les compétences, les politiques et les ressources nécessaires à l’épanouissement des réseaux, nous avons financé plus de 300 bourses pour la formation 2021 de la Commission interaméricaine des télécommunications (CITEL) sur la création de réseaux communautaires en Amérique latine et dans les Caraïbes, permettant ainsi à une toute nouvelle génération d’avoir les moyens de créer des connexions entre les personnes au sein de leurs communautés.
Au Zimbabwe
Nous avons collaboré avec l’opérateur national, TELONE, pour mettre en place le réseau communautaire de Murambinda. Cela a permis d’obtenir des informations utiles pour la modification de la réglementation au Zimbabwe visant à autoriser l’utilisation des bandes de spectres de 2,4 et 5 GHz pour la connectivité à haut débit en milieu rural.
Au Kenya
Après notre plaidoyer auprès de l’Association pour le progrès des communications, l’autorité kényane des télécommunications a rédigé un cadre réglementaire pour l’octroi de licence et de spectre partagé pour les réseaux communautaires, suivi d’un examen des frais règlementaires.
En Éthiopie
Nous avons fait part de nos commentaires sur le projet de directive de l’autorité éthiopienne des communications sur le marché des télécommunications. Cela a abouti à la modification du projet par ses responsables, permettant ainsi l’autorisation des réseaux communautaires.
En Papouasie-Nouvelle-Guinée
Nous avons collaboré avec l’organisme de réglementation local pour créer le premier réseau communautaire de l’île, financé par le Universal Access and Services Fund du gouvernement. Au bout de ces discussions, l’organisme de réglementation a pu inclure les réseaux communautaires dans les propositions de projets éligibles à des fonds de financement, ouvrant les portes à de nouvelles options en 2022.
Histoire en vedette
Des changements dans la réglementation rendent désormais possible le premier réseau communautaire en Éthiopie
L’Internet Society a organisé une série de rencontres techniques avec l’Ethiopian Communications Authority (ECA) afin d’offrir des échanges de connaissance sur les réseaux communautaires, notamment au Kenya et au Zimbabwe. Le travail de préparation a commencé pour un nouveau réseau communautaire, qui devrait donner accès à Internet à plus de 5000 personnes dans la communauté rurale mal desservie d’Abichikili et de deux communes avoisinantes, dans le nord-est de l’Éthiopie.
Nous avons également aidé le ministère éthiopien de l’Innovation et de la Technologie à mettre en œuvre sa nouvelle stratégie de transition numérique, approuvée en 2021, qui vise à développer l’infrastructure d’Internet, à étendre les réseaux communautaires, à établir la connectivité dans les zones rurales, à renforcer la gouvernance de l’Internet et à améliorer les services numériques.
Nous voulons non seulement déployer Internet, mais également nous assurer que chacun puisse l’utiliser pour le développement. Nous souhaitons que la modernisation de l’agriculture soit soutenue par Internet. Cela est extrêmement important pour améliorer l’accès à l’information, l’éducation, l’agriculture et la santé.
Tesfa Tegegne directeur du centre d’incubation STEM de l’université de Bahir Dar et responsable technique du projet de réseau communautaire à Abichikili
Profiter au maximum du spectre
L’accès au spectre, qui permet de transmettre des données par les ondes radio, est essentiel pour donner aux communautés les moyens de créer leurs propres connexions. Aux côtés d’organisations telles que la Dynamic Spectrum Alliance, nous avons continué à demander aux pays d’augmenter la quantité de spectre sous licence disponible, de réduire son coût et d’autoriser la libre utilisation du spectre sans licence pour les solutions Wi-Fi.
En 2021, huit pays ont augmenté le champ du spectre pour le Wi-Fi :
le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, le Guatemala, le Honduras et le Pérou. Des consultations sont également en cours en Argentine et au Mexique, afin de rendre le spectre accessible aux réseaux communautaires.
Pour répondre aux besoins de près de 7 habitants sur 10 des zones tribales rurales des États-Unis qui n’ont pas accès à un réseau à haut débit fixe, abordable et de haute capacité, nous avons soutenu les efforts de formation, de financement et de sensibilisation visant à donner à ces communautés tribales les moyens d’accéder au spectre libre octroyé par la Commission fédérale des communications dans le cadre d’une licence spéciale. Jusque-là, au moins 200 tribus ont obtenu des licences et plusieurs réseaux communautaires sont en cours de planification, de construction ou d’expansion.
Histoire en vedette
L’accès au spectre aide une communauté tribale à faire face aux urgences météorologiques
En juillet 2021, nous avons organisé un atelier pratique : le Tribal Broadband Bootcamp. Cet événement, qui a duré une semaine, était axé sur le thème de la création de réseaux communautaires pour les tribus ayant obtenu un accès au spectre libre par la FCC.
Après avoir reçu sa licence d’exploitation du spectre en mars 2021, la tribu Yurok a construit une tour sans fil à énergie solaire dans le village de Requa, équipée de caméras anti-incendie et météorologiques.
À la fin de l’année, le réseau atteignait près de 50 % du village, soit 250 foyers. L’objectif final pour la tribu Yurok est de connecter chacune des 921 domiciles.
[L’Internet Society] nous a fourni les ressources, et nous a mis en relation avec d’autres communautés tribales. But they suppMais surtout, elle nous aide à résoudre nos problèmes par nous-mêmes. Ils veulent clairement savoir en quoi ils peuvent nous aider.
Jessica Engle participé au Tribal Broadband Bootcamp
Aller au-delà de l’accès
Le trafic en ligne a continué de s’accroître en 2021, et l’infrastructure et la capacité d’Internet sont en train d’atteindre leurs limites.
60%
Augmentationobservée pour certains réseaux
locaux durant les heures d’affluence
29%
Augmentation de la bande
passante mondiale
285x
Données consommées
entre 2011 et 2021
Nous avons besoin d’une infrastructure robuste pour soutenir la croissance d’Internet, que ce soit en période de crise ou lors des moments de calme relatif.
Les points d’échange Internet (IXP) sont un élément clé d’une infrastructure Internet saine. En gardant le trafic au niveau local, ils rendent Internet plus rapide, moins onéreux et plus fiable.
Lancement de nouveaux IXP
Renforcement de 20 échanges existants grâce au don de matériel et à des formations techniques
Histoire en vedette
Renforcer les échanges Internet en Amérique
La résilience d’Internet face aux désastres naturels a été l’un des principaux moteurs pour la création de l’IXP de Haïti. Grâce aux financements de l’Internet Society et d’autres organisations, l’IPX de Haïti dispose désormais de nouveaux serveurs, logiciels de gestion et outils d’automatisation, s’ajoutant au renforcement de la résilience d’Internet en Haïti.
Au Panama, nous avons œuvré au renforcement d’InteRed, l’IXP national. En 2021, le don de matériel essentiel et des formations par l’Internet Society ont contribué à dynamiser l’IXP, en apportant du trafic et en attirant de nouveaux membres.
Des événements similaires se sont déroulés en Bolivie. Dans les années qui ont suivi son lancement en 2013, l’IXP PIT de Bolivie a été confronté à une période de stagnation. Depuis, PIT Bolivie a doublé son trafic tous les six mois, passant de 1,4 Go/s en février 2020 à 13 Go/s en novembre 2021. Pour soutenir cet effort, l’Internet Society a fait don de commutateurs, permettant à PIT Bolivie de doubler sa capacité, et a fourni une formation aux normes pour la sécurisation du routage mutuellement agréées (MANRS) afin de sécuriser le routage sur Internet. Ces améliorations ont permis d’augmenter le trafic, le nombre de membres et les performances, en réduisant la latence de 600-700 millisecondes à 11 millisecondes.
L’Internet Society est un peu notre ange-gardien. C’est un facilitateur régional, qui permet à ce type de projet de fonctionner.
Carlos Sanabria directeur général de l’IXP PIT de Bolivie
Comprendre Internet et son
impact sur notre vie
Nous ne pouvons pas traiter des problèmes auxquels Internet est confronté sans données solides pour nous orienter. La plateforme Pulse de l’Internet Society rassemble des données provenant de sources fiables afin de fournir une image plus claire de la santé, la disponibilité et l’évolution d’Internet au niveau mondial.
Internet Society Pulse
21
A ajouté de nouvelles données
en collaborant avec 21 nouveaux
partenaires pour les données
49
A enregistré 49 coupures d’Internet imposées par des gouvernements :
- Pour un total de 1076 jours de perturbations
- 17 coupures nationales totales
- 26 perturbations régionales
- 6 restrictions de service
2
A ajouté 2 nouveaux domaines ciblés
la résilience et la centralisation
Histoire en vedette
Harold Adjaho, Président du chapitre du Bénin
Harold Adjaho, conseiller en sécurité et ingénieur, a adhéré au chapitre du Bénin de l’Internet Society en 2015, pour assumer la présidence du chapitre en 2020.
Le chapitre, qui craignait une coupure d’Internet durant les élections présidentielles de 2021, a lancé une campagne proactive, en contactant des organisations locales et internationales de défense des droits. Ils ont lancé une campagne sur les réseaux sociaux, en diffusant le message #CoupezPasInternet, en publiant une lettre ouverte et en communiquant à ce sujet durant une conférence en direct sur Facebook et Tweetup, s’assurant ainsi d’une couverture médiatique internationale. Ils ont ensuite effectué un suivi des coupures d’Internet et n’ont identifié aucune perturbation.
Renforcer Internet
La sécurité sur Internet et le niveau de confiance à son égard doivent évoluer à mesure que le monde change. Le télétravail, la télémédecine et la formation, les transactions financières, l’administration et la défense des intérêts en ligne ont poursuivi leur croissance en 2021. La cybercriminalité s’est elle aussi accrue, elle a été multipliée par six depuis le début de la pandémie, selon certaines estimations.
En réaction, l’Internet Society a elle aussi évolué. Nous avons renforcé les outils qui permettent aux individus de protéger leurs données, contribué à l’amélioration de la sécurité du routage mondial et, comme toujours, protégé les fondations d’Internet lui-même.
Protéger le cœur d’Internet
Internet a fait preuve d’une résilience surprenante durant les périodes difficiles que nous venons de traverser. En réalité, il a tout simplement fonctionné comme prévu. Pour poursuivre cette voie , nous avons développé une boîte à outils permettant l’évaluation de l’impact sur Internet, et mesurer la façon dont une politique, une décision commerciale ou une technologie pourrait affecter Internet.
En 2021, nous y avons ajouté la Présentation de l’impact sur Internet : une analyse rapide permettant de prendre de meilleures décisions pour Internet et déterminer si une évaluation approfondie est nécessaire. Avec l’aide de notre communauté, nous avons réalisé diverses Présentations de l’impact sur Internet pour évaluer des politiques émergentes en : Asie, Amérique du Nord, Europe
Au Canada
Nous nous sommes opposés au projet de loi C-10 (Online Harms Act) par l’envoi d’une lettre au Premier ministre. Cela a contribué au report de l’examen du projet de loi en comité, puis à son rejet en séance parlementaire.
Au Brésil
Avec l’aide des chapitres et des partenaires en place, nous avons lutté contre des aspects potentiellement néfastes d’un projet de loi, et contribué à son rejet.
En Europe
Nous avons publié une Présentation sur la révision de la directive sur la sécurité des réseaux et de l’information (NIS2), qui recommandait que le sujet des serveurs racine soit retiré de la directive. Nous avons fait part de nos conclusions aux membres du Parlement européen, qui ont finalement voté pour son retrait.
En 2021, MANRS a pris de nombreuses mesures pour
améliorer la résilience du routage Internet sur le long terme.
750
588
Augmentation en un an
+ de 60 Pays représentés
Lancement :
Programme pour les équipementiers
Promeut les fonctions de sécurité du routage sur les équipements de réseau et fournit une assistance et une formation sur la manière de les utiliser
Outil statistique sur la ROA de MANRS
Permet de visualiser l’état de l’infrastructure de ressources à clés publiques (RPKI) afin de promouvoir sa sécurité
Partage des exigences de bonne gestion et des normes de sécurité de la ROA pour les opérateurs de services de RPKI (ORS)
Propose des lignes directrices aux gestionnaires de services de RPKI
MANRS pour les réseaux de diffusion de contenus et les prestataires de cloud
Promeut le respect de bonnes pratiques pour les réseaux de diffusion de contenus et les prestataires de cloud
Semaine de la RPKI
Plus de 500 participants ont pu bénéficier du gain de connaissances et de ressources offerts par cet événement inédit pour mieux contribuer à la protection du cœur d’Internet
Programme Ambassadeur de MANRS
13
Ont encadré 13 boursiers
60
Qui ont assuré plus de 60 séances de formation régionales
1,000
Avec un public de plus de 1000 ingénieurs et administrateurs de réseaux
Dans 15 pays, répartis sur
6 continents
Histoire en vedette
Zobair Khan, ambassadeur de MANRS en 2021
Zobair Khan s’est toujours intéressé à l’amélioration de la sécurité d’Internet. Il travaillait avec trois Groupes d’opérateurs de réseaux (NOG), lorsqu’il entendit pour la première fois des Normes pour la sécurisation du routage mutuellement agréées (MANRS) dans le cadre d’une conférence. En tant que cadre supérieur chez Fiber@Home Limited, un réseau de télécommunication du Bangladesh, Zobair s’est investi et a adopté ces normes pour son entreprise.
En 2021, il fut sélectionné pour faire partie des cinq ambassadeurs de MANRS. Les ambassadeurs assurent un rôle de mentor, de formateur, de guide et de conseiller auprès de la communauté mondiale de la sécurité du routage. Zobair, qui encadre six boursiers, et les autres ambassadeurs ont organisé 47 activités différentes pour près de 1600 opérateurs de réseaux dans 28 pays et régions.
Protéger les informations confidentielles
des regards indiscrets
Le cryptage est un élément essentiel de la sécurité et de la confidentialité de nos données. En effet, le cryptage ou chiffrement est essentiel à la fiabilité d’Internet ; de ce fait, nous nous efforçons de le protéger contre les législations néfastes et invitons chacun à protéger ses informations en l’utilisant. Une grande partie de notre activité récente a été réalisée dans le cadre de la Global Encryption Coalition (ou Coalition mondiale pour le cryptage), un groupe de défense que nous avons fondé avec nos partenaires, le Center for Democracy & Technology et Global Partners Digital.
En 2021, le nombre de membres de la Global Encryption Coalition a plus que doublé, passant de 120 à 256. Nous avons célébré la toute première Journée mondiale du cryptage en octobre 2021, insistant sur la défense d’un cryptage robuste et alertant les gouvernements des dangers de son affaiblissement pour les personnes, les communautés et les nations dans leur ensemble.
+ de 80 événements dans le monde entier
Plus de 4 millions de participants
La Coalition mondiale pour le cryptage a pris part aux consultations de la Commission européenne sur le projet de stratégie de la Commission visant à protéger les enfants sur internet. Ce projet comprenait deux propositions qui auraient affaibli le cryptage de bout en bout. En réponse, l’Internet Society a organisé une déclaration conjointe pour la Global Encryption Coalition, et a mis en place un webinaire pour les petites entreprises sur l’importance du cryptage dans l’Union européenne.
Par ailleurs, le chapitre du Portugal a organisé une initiative regroupant 12 chapitres européens, en soumettant une lettre commune à la Commission, en rédigeant un exposé de positionnement et en réalisant une campagne de sensibilisation médiatique. Il a également organisé des rencontres avec les preneurs de décision, notamment dans le cadre de la présidence portugaise du Parlement européen. Suite à ces initiatives de plaidoyer, la Commission a reporté toute annonce sur sa stratégie prévue. En outre, des victoires cruciales dans les États membres ont été obtenues grâce à la nouvelle position favorable vis-à-vis d’un cryptage robuste du gouvernement allemand, créant un environnement plus favorable au cryptage lorsque seront tenues les discussions sur le projet de stratégie de l’UE.
Histoire en vedette
Le gouvernement belge supprime les éléments néfastes au cryptage de sa loi sur la conservation des données après le plaidoyer de l’Internet Society
Au milieu de l’année 2021, le gouvernement belge a proposé un projet de loi sur la conservation des données dans les communications électroniques, qui aurait contraint les entreprises à décrypter les messages cryptés de bout en bout à la demande des forces de l’ordre.
L’Internet Society et son chapitre belge ont mobilisé une vaste campagne pour convaincre le gouvernement belge de supprimer ce texte nuisible au cryptage. La campagne a consisté en une lettre ouverte qui a recueilli 107 signatures, en une campagne médiatique menée par le chapitre belge et d’autres alliés locaux, donnant lieu à au moins 40 articles dans les médias locaux et à la demande faite par un membre du personnel de l’ISOC à un membre du Parlement européen favorable au cryptage de s’adresser au ministre belge de la Justice.
En octobre, la législation fut repoussée. Deux mois plus tard, lors d’une réunion du Conseil des ministres fédéral, le gouvernement a approuvé une version de la loi supprimant l’exigence d’une porte dérobée. Il est désormais écrit : « Afin de promouvoir la sécurité numérique, le recours au cryptage est librement autorisé. »
Notre plaidoyer a incité le ministère de la Justice belge à admettre que les forces de l’ordre ne pouvaient pas être en mesure d’accéder aux communications cryptées de bout en bout sans diminuer la sécurité de tous les utilisateurs.
Ryan Polk conseiller expert en politique pour l’Internet Society
Donner aux individus les moyens d’agir
La résilience d’Internet est le reflet des personnes qui l’ont développé et de celles qui agissent chaque jour pour le renforcer et le faire évoluer.
Ces personnes constituent notre communauté mondiale, qu’il s’agisse de membres individuels ou de membres de chapitres, de partenaires, d’organisations membres ou des groupes de l’intérêt spécial. Chaque membre de notre communauté joue un rôle essentiel pour faire d’Internet une force positive, grâce à sa passion, son expertise et son dynamisme.
Collaborer à l’amélioration
d’Internet
En 2021, nous nous sommes associés à l’une de nos organisations membres, le LACNIC, et au LAC-IX régional pour contribuer à l’amélioration de l’infrastructure de peering au sein de cinq IXP. Les organisateurs ont réuni les parties prenantes locales et régionales, partagé les meilleures pratiques et assuré le renforcement des capacités et le soutien technique.
Leur implication et leur soutien ont rendu possible le développement des IXP. Avec leur aide, nous avons pu aider les IXP d’Amérique latine à offrir un Internet plus rapide, plus fiable et de meilleure qualité.
Collaborer pour l’équité numérique
En 2020, nous avons lancé la Truist EPIC Grant avec notre partenaire la Truist Foundation, qui a offert un financement à cinq communautés diverses à faibles revenus du sud-est des États-Unis pour qu’elles se connectent à leurs propres réseaux à haut débit. En 2021, chacune des cinq communautés avait créé son propre réseau.
Ces communautés auront prochainement accès à une connexion à Internet à haut débit :
Caroline du Nord
Wave 7 Communications
La Ville de Wilson
Floride
Les écoles publiques du comté de Duval
La Ville de Williston
Alabama
La Tuskegee Housing Authority
Développer et établir de nouvelles relations
Rose Croshier, chargée de mission au Centre for Global Development de Washington, a découvert l’Internet Society alors qu’elle effectuait des recherches sur l’utilisation des télécommunications spatiales par les pays en développement. Notre travail l’a captivé, et elle a décidé d’en devenir un membre à part entière. C’est ainsi que par une simple rencontre, tout à fait par hasard au cours de notre toute première Semaine de la communauté, les choses pourraient s’améliorer sur le long terme.
« J’ai été orientée vers des relations qui me servent aujourd’hui de références dans mon travail. Certaines des personnes que j’ai rencontrées durant cette Semaine de la communauté sont désormais mes interlocuteurs privilégiés. Cela a vraiment été une excellente opportunité pour échanger des informations, acquérir une compréhension commune des questions clés et des alternatives, et découvrir qui traitait du sujet. »
Elle compte rester membre à très long terme, et a déclaré : « Je continuerai à communiquer avec l’Internet Society, à la fois pour apprendre, contribuer et rester ouverte aux nouvelles idées ».
Histoire en vedette
Eileen Cejas, responsable du programme Jeunesse du groupe de l’intérêt spécial et membre du conseil d’administration
Eileen Cejas, avocate et originaire de Buenos Aires, est membre individuel de l’Internet Society depuis 2014. Active dans la gouvernance de l’Internet, elle a organisé des événements locaux pour le Forum sur la gouvernance d’Internet (IGF) de la Jeunesse, a été ambassadrice Jeunesse de l’IGF de l’Internet Society et a organisé le Dialogue mondial sur l’avenir d’Internet.
En 2021, elle a redoublé ses efforts et son implication. Elle a organisé un sommet de la jeunesse en collaboration avec le Forum sur la Gouvernance d’Internet (IGF) Jeunesse de Pologne, afin d’apprendre aux jeunes à connaître Wikidata et de les encourager à s’engager en faveur des droits numériques. Elle est également devenue mentor pour le programme des jeunes ambassadeurs de l’IGF en 2021. « Cette expérience a changé ma vie », déclara-t-elle.
Elle siège désormais au conseil d’administration de l’Observatoire mondial de la jeunesse de l’Internet Society, en tant que directrice de l’engagement régional pour l’Amérique latine et les Caraïbes, où sa passion est de participer à la création d’une nouvelle génération de leaders de l’Internet.
Histoire en vedette
Nojus Saad, ambassadeur pour le programme Jeunesse du Forum sur la gouvernance de l’Internet
Nojus Saad s’est donné pour mission de promouvoir la santé et l’inclusion numérique des femmes et des communautés défavorisées. Il a fondé l’organisation à but non lucratif Youth for Women Foundation, en 2018. Après avoir été sélectionné pour le programme des jeunes ambassadeurs de l’IGF en 2020, il a concentré le travail de son association sur la santé numérique, l’alphabétisation et la réduction du fossé numérique.
Dans le cadre de ce programme, Saad a reçu une subvention de 10 000 dollars américains pour lancer une formation à la culture numérique pour plus de 80 jeunes défavorisés en Irak. Il a également participé à l’IGF de 2021 en Pologne, où il a été panéliste et a plaidé pour l’inclusion des groupes marginalisés dans la santé numérique. Mais son travail est également reconnu d’autres manières. Il a remporté le prix Diana pour sa campagne contre les violences domestiques, est devenu membre senior de l’ICANN et a été nommé ambassadeur régional de l’Union Internationale des Télécommunications.
Action locale. Changement global.
Les chapitres sont au cœur de notre travail : ils rassemblent les membres afin de mettre en œuvre des programmes et des activités visant à apporter des changements au niveau local, à faciliter l’orientation des politiques et à sensibiliser le public aux problèmes liés à Internet. En 2021, nos chapitres ont agi au niveau local pour nous aider à faire progresser notre mission au niveau mondial.
Conclusion
L’année 2021 a été une année phare pour le renforcement et le développement de cet outil sur lequel nous comptons de plus en plus. Alors que les changements se multiplient autour de nous à un rythme effréné, Internet reste une plateforme stable et fiable… pour la plupart d’entre nous. Au cours des prochaines années, nous poursuivrons nos objectifs visant à le protéger, le développer et lui donner les moyens de s’adapter à des secteurs où son accès est limité ou inexistant.
De la mise en place de réseaux communautaires dans les régions rurales en Amérique à la mise en œuvre d’IXP dans des zones locales en Afrique, en passant par l’amélioration de la sécurité du routage dans le monde entier, l’Internet Society a bousculé les politiques, a donné des moyens d’agir aux individus et a défendu le caractère libre et équitable d’Internet pour permettre à celui-ci de se développer et de faire face aux nouveaux défis.
Le monde évolue, et nous ne pouvons pas nous contenter de continuer le statu quo. Nous devons œuvrer à améliorer l’accès et la fiabilité pour ceux qui en ont encore besoin. Nous ne savons pas ce que nous réserve l’avenir, mais une chose est certaine, Internet y jouera un rôle majeur. Il demeure un pilier inébranlable, et nous aussi devons rester inébranlables. Dans notre mission. Dans notre optimisme. Et dans nos actions.